Skalde et sa mère Edith vivent dans leur maison isolée à l’orée de la forêt. L’adolescente n’a jamais vu le bleu du ciel : leur région est en proie au brouillard et à la sécheresse depuis si longtemps. Les derniers habitants du coin, après avoir fait sauter l’unique pont qui les reliait au reste du monde, espèrent ainsi que leur autarcie volontaire les protègera du chaos. Un jour, Skalde découvre dans une clairière une enfant à la chevelure rouge feu. D’où vient-elle ? Comment a-t-elle pu arriver jusqu’ici ? Consciente de sa transgression, l’adolescente recueille la petite fille, sous le regard méfiant de sa mère Edith. Car les deux femmes ne se sont jamais vraiment intégrées à cette communauté pétrie de peurs et de superstitions. Tandis que les villageois s’organisent, le trio devra bientôt faire face à une véritable chasse aux sorcières.
Les dents de lait, de Helene Bukowski, se lisent à la même vitesse qu’un article quelconque suggéré sur son téléphone. L’intensité en plus. Remarquable de simplicité, l’autrice nous emmène en terre tout aussi inconnue que connue. Dans un lieu imaginaire qui pourrait-être n’importe quel bout de campagne, le lecteur est balloté entre dystopie, conte et légende.
En quelle année sommes-nous ? Que s’est-il passé ? Ou sommes nous ? Pourquoi ce village s’est-il coupé du monde ? Et cette peur, à quoi est-elle due ? Ces questions nous accompagnent tout au long de l’ouvrage et jamais nous n’avons la moindre réponse. Si ce n’est parfois, un vague élément qui sert la légende. Il faut en fait accepter le lâcher prise, on nous livre une portion de vie sans que nous aillions connaissance de l’avant, et de l’après. Accepter de ne pas tout savoir, tout comprendre, et se laisser aller à imaginer.
J’ai aimé ce livre à plus d’un titre. Il est féministe, porteur d’espoir, dans un environnement bien peu accueillant. Une sorte d’oasis éclairé au milieu de la crasse.
A lire à tout âge, du collège à la retraite.
